Interview Alain
Rencontre avec Alain Polo Nzuzi
Lauréat 2019 du fotofever prize with Dahinden
Que représente la photographie pour vous ?
C’est un support intéressant, fascinant, avec lequel je peux explorer l'image sans contrainte aucune, la manipuler à souhait pour transcrire des émotions, un langage qui me correspond.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Le corps m'inspire, masculin en l'occurrence. J'aime interroger mon corps et celui des autres, la question de la masculinité, un corps éduqué à être en permanence viril, fort, sans la moindre vulnérabilité. J'aime repenser ces corps virils en y apportant une touche de douceur, de sensualité.
Qui vous inspire ?
Je dirais moi-même dans le monde, l'interaction de mon corps avec le monde, la société.
Qu’attendez-vous de cette année en tant que lauréat du fotofever prize with dahinden ?
Une visibilité de mon travail à un public plus large, une ouverture sur différents horizons et des opportunités qui me permettraient d'évoluer professionnellement et encore plus dans mon art.
Racontez-nous les coulisses d’une de vos photographies
Je vais vous raconter mon raisonnement derrière la prise de vue de mon image préférée de la série : celle où l'on voit ma main tenant ce sac en plastique avec un corps à l'intérieur. Un attachement s'était créé avec cette image découpée, une fascination virtuelle pour ce corps, cet ami virtuel que j’appelai « Champion tout terrain » et qui habitait à Yaoundé pendant que moi j’étais à Strasbourg. Un échange s'était installé entre lui et moi. Il m'envoyait des photos que je retouchais suivant ses directives et qu'il republiait par la suite dans son profil. J’étais fasciné par la facilité avec laquelle les images pouvaient circuler, et toutes les histoires qui pouvaient se créer autour de son image. Ainsi, l'idée de cette composition où l'on voit ma main tenir un sac contenant ce corps symbolise la circulation des images entre ce modèle virtuel et moi, une sorte de mariage entre la fiction et la réalité.